En celui qui nous unit...Nous ne nous quittons pas

20 juin 2024

Dimanche 23 juin 2024
12e dim. du Temps Ordinaire

Mot d’au revoir du père Yannick, prononcé dimanche 16 juin.

Chers amis, ce qui nous arrive n’est de la faute de personne… Les nominations ne font que répondre aux besoins immenses de la mission dans notre diocèse. La mienne n’est ni une punition ni une promotion, elle ne répond ni à un besoin de voir du pays, ni à un désir de faire carrière. Je quitte simplement une paroisse où il y avait beaucoup à faire, pour une autre paroisse où il y aura beaucoup à faire. Alors, bien sûr, il y a de la tristesse... on ne quitte pas un Secteur aussi attachant que le nôtre sans avoir le cœur lourd. Mais derrière ce sentiment, il y a une profonde action de grâce.

Mon premier merci va au Seigneur qui m’a permis de vivre ces 8 très belles années parmi vous. Et qui m’a permis de les vivre en restant ce que je suis au plus profond de moi, un prêtre de l’Emmanuel. Avec vous, j’ai réellement pu vivre l’esprit d’adoration, d’évangélisation, de joie missionnaire, le tout dans la complémentarité de nos états de vie. Je bénis le Seigneur de m’avoir donné des frères et sœurs, et des amitiés qui, je le sais, traverseront les distances et les décennies.

Mon second merci va vers chacun de vous qui m’avez ouvert votre cœur, votre maison, votre agenda souvent déjà chargé, pour être tout simplement à mes côtés, dans le déploiement d’une vision pastorale, dans la prière et dans les multiples services du quotidien d’une paroisse.

  • Premièrement, merci à ceux qui ont été à mes côtés dans le déploiement d’une vision pastorale. Je vous l’ai souvent dit, mon objectif n’a jamais été de tout changer, ou de tout recommencer, mais de chercher à faire mieux, de passer d’une pastorale « en pile d’assiettes » où on enchaîne et superpose les activités, à une série de propositions cohérentes au service de la croissance des personnes, au service de la seule mission que Jésus nous a confiée, celle de faire des disciples.
    Pour cela, j’ai toujours voulu me tenir au milieu du troupeau, et parfois derrière le troupeau, afin que tout ne sorte pas de ma tête de curé (peut-être bien faite, mais tout à fait incomplète). Alors, merci à tous ceux qui m’ont accompagné dans cette aventure passionnante ! Merci au Conseil Pastoral et à l’Équipe Vision, aux équipes des dimanches « Venez et Voyez » et de la « Happy Messe », à l’équipe Aumônerie et aux Catéchistes, aux équipes du Catéchuménat, de la préparation au Baptême et au Mariage, à l’équipe Communication et à l’équipe Accueil.
  • Deuxièmement, merci à ceux qui ont été mes côtés au service de la prière. Depuis longtemps, depuis les pères Benoît Caulle et Charles-Bernard Savoldelli, la prière a été et est demeurée le « cœur du réacteur » de notre pastorale paroissiale. Si cette dernière porte du fruit, c’est en raison de toutes ces personnes qui la portent fidèlement dans leur prière.
    Alors, merci aux adorateurs, aux priants du chapelet et de la prière des Mères, à nos frères moines et nos sœurs moniales qui s’offrent derrière les murs des 3 monastères de notre Secteur, à tous ceux qui nous aident à prier dans l’animation des liturgies, l’accompagnement des funérailles, les sacristains, les fleuristes et les équipes de ménage des églises.
  • Troisièmement, merci à ceux qui ont été à mes côtés dans les multiples services du quotidien d’une paroisse, souvent cachés  : au secrétariat, à la comptabilité et au notariat, à la gestion de l’immobilier, à la cuisine, au repassage et aux travaux en tous genres.

Une paroissienne me disait récemment que la vie était une succession de détachements. C’est vrai. De manière plus positive, je préciserai en disant que la vie chrétienne est une succession de oui. Le oui que j’ai donné à cette nouvelle mission implique le vôtre : nous disons chacun notre oui au Seigneur. Et dire oui à ce que nous n’avons pas choisi, à ce que nous aurions envisagé autrement, à ce qui finalement nous détache de nous-mêmes pour nous acculer à la confiance, c’est difficile mais c’est bon, ça fait mal mais c’est sanctifiant.

Alors, merci de votre oui. Il rejoint le mien. Et ensemble, nos oui répondent à un même appel à la sainteté, vous ici moi, là-bas, mais toujours scellés en Celui qui nous a unis en Lui. Et ça, c’est pour l’éternité… Si bien qu’en fait, nous ne nous quittons pas.

Merci, merci, merci ! Être prêtre est une joie. Avoir été votre curé fut une grâce. Ça ne se dira jamais très bien avec des mots. Ça se vit dans la louange : le Seigneur a fait pour moi des merveilles, et il les a faites par vous. Qu’il soit béni éternellement ! Amen. Alléluia !