Dimanche 22 septembre 2024

20 septembre 2024

Fête de la Saint Maurice

Chers paroissiens,

la vie de Saint Maurice nous offre un exemple inspirant de foi inébranlable et de courage face à l’adversité. Saint Maurice était un officier militaire égyptien du 3e siècle, vénéré comme saint par les Églises catholique et orthodoxe. Selon la tradition, il était le chef de la légion thébaine, une unité militaire romaine composée de chrétiens égyptiens. Originaire de Thèbes en Égypte, Maurice aurait servi dans l’armée romaine jusqu’à son martyre vers l’an 287 près d’Agaune (aujourd’hui Saint-Maurice en Valais, Suisse). À cette époque, l’empereur romain Maximien, qui régnait avec Dioclétien, ordonna la persécution des chrétiens. Le refus de Maurice et de ses compagnons d’obéir à cet ordre et de sacrifier aux dieux romains les conduisit au martyre.

La vénération de Saint Maurice s’est rapidement répandue en Europe occidentale après son martyre. Il est devenu le saint patron de plusieurs professions, lieux et royaumes, notamment du Saint-Empire romain germanique, de la Savoie, des soldats, des armuriers et des armées. Sa fête est traditionnellement célébrée le 22 septembre dans le calendrier liturgique. Au fil des siècles, le culte de Saint Maurice s’est étendu bien au-delà de son lieu de martyre, en Suisse, en Allemagne, en Autriche, en Italie et dans le nord de la vallée du Rhône.

Dans le village de Caromb en Vaucluse, Saint Maurice occupe une place particulière. L’église paroissiale de Caromb, dédiée à Saint Maurice, témoigne de l’importance de ce saint dans la communauté locale. Cette église, imposante par sa taille et son architecture gothique provençale, a été construite au début du 14e siècle. Elle abrite des reliques de Saint Maurice, reçues du monastère d’Agaune vers 1420. L’église contient plusieurs témoignages du culte rendu à Saint Maurice, notamment un retable commandé en 1532 représentant quatre scènes de sa vie, un grand tableau du 17e siècle montrant le saint agenouillé devant la Vierge à l’Enfant, ainsi que la présence d’un buste du Saint. La dévotion à Saint Maurice a été renforcée par la présence de ces œuvres d’art, par l’existence d’une confrérie de Saint Maurice à Caromb, attestée dès 1620, et par une source attribuée à Saint Maurice. Une légende locale racontait que le saint y avait fait boire son cheval, laissant des empreintes dans le roc. Bien que ces traces aient disparu, cette légende a probablement contribué à maintenir vivante la mémoire du saint.

La fête de Saint Maurice à Caromb a connu une évolution significative au fil des siècles, tout en conservant son importance centrale dans la vie de la communauté. Au XVIIe siècle, la célébration était déjà une tradition bien établie, marquée par une ambiance festive et militaire. La musique jouait un rôle prépondérant, avec des violons, tambours et fifres, souvent joués par des musiciens venus des villages voisins. Les tirs de mousquets et de « boëttes » (petits canons) ajoutaient une dimension spectaculaire à l’événement. Une bravade, ou défilé militaire, était organisée, et des officiers et notables étaient invités pour l’occasion. La dimension religieuse était soulignée par une procession solennelle, avec des torches et des bannières, à laquelle participaient les confréries et les ordres religieux.

Au XVIIIe et XIXe siècle, la fête s’est enrichie, avec un budget accru alloué aux festivités. Des feux d’artifice et des fusées ont été ajoutés au programme, et une nouvelle statue de Saint Maurice a été créée en 1731, témoignant de l’importance croissante de la célébration. Au XXe siècle, la fête a connu une modernisation tout en préservant son essence.

L’arrivée de forains avec des manèges et des stands a apporté une dimension plus mondaine et ludique à l’événement. Une course cycliste a été intégrée au programme, ainsi que des jeux pour enfants. Le feu d’artifice est devenu plus élaboré, devenant un point fort des festivités. Malgré ces évolutions, certaines traditions anciennes ont été maintenues, comme la procession du 22 septembre.

Chers paroissiens, la vie et l’exemple de Saint Maurice nous interpelle profondément sur la nature de notre engagement chrétien. Ce soldat romain du 3e siècle, à la tête de la légion thébaine, a choisi de rester fidèle à sa foi plutôt que d’obéir à des ordres contraires à ses convictions. Il nous enseigne que la véritable force ne réside pas dans la conformité aux attentes du monde, mais dans une fidélité inébranlable à Dieu.

Inspirons-nous de son courage pour vivre notre foi avec intégrité dans tous les domaines de notre vie. Comme Maurice a soutenu ses compagnons, soutenons-nous mutuellement dans notre communauté chrétienne. Restons fermes dans notre attachement au Christ, même face aux défis et aux pressions de notre époque.

Que l’exemple de Saint Maurice nous encourage à être des témoins audacieux de l’Évangile, prêts à défendre la vérité et la justice avec amour et détermination. À l’instar de ce saint, plaçons notre confiance en Dieu avant toute chose, conscients que notre véritable récompense nous attend dans le Royaume des Cieux.